29 octobre 2010

Ouvert vers où

La musique comme manifestation sonore. La musique comme présence physique. La musique comme vibration de l'air. Pas pour roucouler dans sa voiture, par pour caresser les minettes, pas pour s'aérer les couilles, pas pour tremper dans son thé. La musique pour dire ce qu'il y a dans les mots imprononçables et imprononçés. La musique pour voir ce qu'il y a dans le bruissement des feuilles, dans la chute d'un tronc. La musique parce qu'il y a quelque chose qui fonctionne. Pas pour occuper du vide, pas pour manipuler les échines, pas pour nourrir les pigeons. La musique pour voir l'ailleurs d'ailleurs, la fureur de l'intérieur, l'univers qui en découle. Pas pour se divertir, pas pour se donner l'illusion de vivre, pas pour faire office de dessous plat, de briquet, de baie vitrée. La musique des doigts qui saignent. La musique des tympans qui explosent. La musique des corps qui s'évanouissent. La musique des murs qui s'écroulent. Pas pour effleurer, pas pour assaisonner, pas pour digérer. La musique qui ne pose aucun problème. La musique qui ne suppose aucun passif. La musique qui n'appose aucun système mais qui au contraire s'oppose à toutes les camisoles, les architectures, les lois de l'entendement. Pas pour faire silence, pas pour accompagner la danse, pas pour remplir les cahiers et les placards. La Musique. C'est celle là que l'on voudrait. C'est vers celle là, qu'il faudrait aller.

3 commentaires:

  1. "La musique des corps qui s'évanouissent"
    Pour moi c'est exactement ça. Le meilleur moment, c'est quand un morceau me donne envie de m'abandonner complètement, fermer les yeux, se laisser aller, ne plus exister, être dans la musique, flotter...

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  2. Ce n'est pas exactement ca que je voulais dire. Je parlais de l'évanouissement au sens littérale, des armées qui s'effondrent sous les coups de la neuvième,de la musique qui prend aux corps, qui detruit les corps.
    Mais ton interprétation revient un peu au même, en fait. A la fin, il n'y a plus que la musique, nous, nous n'avons plus cours.

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  3. "A la fin, il n'y a plus que la musique" : pas qu'à la fin. La musique est partout, elle n'a pas besoin de nous. Elle nous précédait, nous accompagne et nous succèdera.
    Au fond, nous faisons juste le choix de laisser la musique nous pénétrer, nous imprégner, nous guider ou à l'opposé celui de décliner son invitation.

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