2 novembre 2010

Contes des Filles de la Ville du Soleil II


Grotto Of Miracles / Midnight Cowboys From Ipanema



C'était en 1986, avec la Grotte aux Miracles, et les Cowboys Nocturnes d'Ipanama. C'était un CD inconnu distribué au hasard par les membres du groupes et une cassette absurde qui a finalement été promue au laser, quinze ans plus tard. Symbole de l'ouverture infinie du trio, le spectacle s'ouvre sur une reprise d'un des hits de la radio de Tanger. Puis on trouve sur un hymne dépressif, très simple, presque vide, mais oh combien puissant, sur un différent type de putain. Et les miracles se succèdent, du jazzy pour lesbienne, du swing pour rois, un  air de muezzin version rock. Toujours cette touche orientale, cet attrait de l'ailleurs, comme on peut aussi le percevoir dans la poésie rimbaldienne, les contes nocturnes, ou les envies de jeunes bourgeois. Il y a aussi un long et obscure monologue, accompagné de quelques accords à la cithare, qui tentent de percer le mystère de la mort. Construction sonore qui apparaitre souvent, tout au long de la discographie. Et qui s'accorde très bien avec la folie ambiante, le mysticisme omniprésent, la quête d'une immanence transcendantale. Quand les cowboys font leur entrée, ce n'est plus du tout la même chose. Chaque galette est différente de la précédente, et il est très difficile de suivre la progression si on se cloisonne à une vision précise. Là, nous avons à faire à trois branquignoles en possession d'un enregistreur cassette, avec plusieurs idées farfelues en têtes. Certaines sont commencées puis abandonnées, d'autre sont jouées jusqu'au bout, de manière plus ou moins stupide. Et entre ce bruit, les trois amis se parlent, dissertent sur des bêtises. Un road song en béquilles. Pour le plaisir de jouer de la musique, pour la beauté des vibrations de l'air, pour les chameaux et les armées de spermes. Et un peu pour nous, quand même.


3 commentaires:

  1. Euh alors là, autant j'aime bien la musique, autant la voix me fait saigner les oreilles. Faudrait une version instrumentale...

    RépondreSupprimer
  2. Dans l'article précédent : "La musique des doigts qui saignent. La musique des tympans qui explosent"
    Saigner oreilles, c'est bien de cela qu'il s'agit. On ne peut pas avoir un poing qui tape sur la table sans avoir ni fracas ni heurt. De plus, tes oreilles m'ont rien, je te l'assure. Au pire, si tu disparais, c'est la musique qui te succèdera...

    RépondreSupprimer
  3. Oui elle perdurera sans nul doute bien au delà de moi. Mais pour l'infime fraction de temps qui m'est accordée, j'aime autant offrir des douceurs à mes oreilles ;-)

    RépondreSupprimer