16 mars 2010

Regain de Quolibets Tordus a Nettoyer





Il y a des musiques faites pour rêver. On les classe sous "ambient", car ce ne sont pas des musiques qui imposent des histoires. Ce sont des musiques qui laissent sortir les histoires qu'on a dans nos têtes. RQTN fait dans ce domaine ci. C'est un artiste seul, qui fait de la musique à rêveries. On l'écoute, on laisse ses pensées aller. Un monde entier s'offre à nous. Ce n'est pas le notre, c'est un rêve personnel, différent de celui que celui qu'entendra un autre. C'est beau comme un matin en forêt, mélancolique comme un soir de solitude avec un crayon comme seule compagnie. C'est plein d'espoir. C'est un peu tout et c'est ça qui est bien. Écoutez-le seul, dans la nuit, avec l'envie de rêver. Laissez vous aller, confortablement installé dans un fauteuil. Prenez un crayon et un papier, ou ne prenez rien et fermez les yeux.

3 commentaires:

  1. Voici ma rêverie à moi.

    Seul dans la montagne, je regarde le soleil se lever. Je suis désespéré, sans personne, loin de mon pays. Je ne comprends pas la langue des gens d'ici. Un troupeau de moutons défile dans le pâturage en face, couchant l'herbe grasse et humide sous leurs pas. Le chien de berger court autour du troupeau, dans une sorte de danse mélancolique. Mais ici, je ressens le calme de la nature. Ici, je peux me faire comprendre. Le langage de la nature est universel. Un poisson saute de l'eau du petit lac. Il gobe un insecte imprudent. L'humidité de la nuit forme une brume discrète au dessus des champs, dans le soleil du matin. Un chevreuil apparaît à la lisière de la forêt bordant le lac. Il n'est pas effrayé, il sait que j'appartiens moi aussi à la nature. Au fond, je suis également un animal sauvage. Il s'approche de moi, me regarde fixement. Je lui souris, j'ai l'impression qu'il me rend mon sourire. Il marche vers le lac, boit quelques gorgées, puis disparaît calmement dans la forêt.J'aimerais rester ici toute ma vie, dans cette nature qui m'accepte.

    Pourtant, je sais que je dois partir. Je remballe mon balluchon. Je le mets sur mon épaule, et je commence à marcher. Je descends dans la vallée. Je vais rejoindre la ville invisible, retourner travailler pour un salaire de misère. Me faire encore exploiter par des patrons ravis de trouver des bras sans autre choix que de travailler ou mourir. Je resterai quelques jours, puis repartirai, en quête d'un autre endroit, d'un autre travail. En quête de compréhension, en quête d'amour. En quête d'un peu de tendresse,d'yeux dans lesquels plonger les miens. Aucun besoin de parler, c'est inutile, on se comprend. On sait chacun ce que l'autre pense.
    Un homme à cravate me tends un papier. Là seule chose que je comprends, c'est le montant qui y est inscrit. Il me tend un stylo, je signe. Je resterai là deux semaines. Ensuite, je m'en irai, regretté par personne, inconnu de tout le monde. Je continuerai ma route, glissé sous la bâche d'un convoi de marchandises, ou tendant mon pouce au bord d'une route. Les chiens aboieront sur mon passage. Les gens me regarderont de travers, avec ma peau de la mauvaise couleur, avec mes habits sales et usés. Mais je continuerai. Je continuerai toujours, car l'espoir est là. Un jour, je trouverai celle qui me retiendra, celle vers qui je m'arrêterai. Elle me prendra dans ses bras, que pourrait-elle y prendre d'autre? Car le but ultime est là. Alors, tout sera fini. On aura fait ce qu'il faut, on n'aura plus à chercher. On sera peut-être déjà vieux, mais ça n'aura plus d'importance. On ne pensera plus au passé, ni au futur. On pensera seulement au bonheur tant recherché et enfin trouvé. Ce sera la fin.

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  2. Mince alors, tu sais bien c'est pas l'heure ni l'état pour écrire quoique ce soit mais je viens de lire et je perçois, j'entends j'écoute.. je rendrai ma conclusion un jour, tu comprendra pourquoi. A dans quelques heures, la nuit, les rêves nous appelent j'y vais j'y cours, mais je dois te donner cette citation :
    < < Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination.
    Tout le reste n'est que déceptions et fatigues. Notre voyage
    à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force.

    Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses,
    tout est imaginé. C'est un roman, rien qu'une histoire
    fictive. Littré le dit bien, qui ne se trompe jamais.

    Et puis d'abord tout le monde peut en faire autant.
    Il suffit de fermer les yeux.

    C'est de l'autre côté de la vie. >>... J.L.F. Céline... sweet dreams.

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  3. J'aime cette idée de "musique qui laisse sortir les histoires". Tellement vrai.
    Tellement beau.
    Qu'une musique puisse donner l'envie et la capacité d'écrire. Juste comme ça, avec le coeur qui bat, une étrange lueur dans les yeux, et des picotements dans les doigts.
    Une musique faite pour rêver. Une musique faite pour voyager. Une musique faite pour espérer..
    Unique & solitaire, mais pourtant tellement transmissible.
    Des rêves personnels qui néanmoins se rejoignent pour créer un lien entre tout les rêveurs possibles.
    Une mélodie qui donne des frissons et qui soulève les doutes. Par tant d'authenticité.

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