3 avril 2010

Liliane replonge en enfance

Je ne vous présente plus notre écrivaine préférée, la grande Liliane ( et puis de toute manière je n'ai aucune information, que des lettres). Voici donc un autre de ses textes, que nous allons soustraire à l'analyse, puis que nous essayerons d'accompagner d'une bande-son correspondante.

La petite-fille trépignait de rage et d'impatience. Elle avait passé toute la journée ensoleillée vers son papi et sa mamie à faire des mines et des sourires, manger des biscottes sèches, des biscuits et entendre des « ma chérie » parfois « mon trésor »à la fin de toutes les phrases. Elle aurait infiniment préféré grimper dans les arbres, tutoyer les oiseaux et se baigner sans surveillance dans la mer.
Lorsqu'elle entendit ronfler dans la chambre à côté de la sienne, elle prit un pull-over marin, but longuement à même la corolle des glaïeuls – son père, qui les appelait des arômes, disait qu'elles désaltéraient si nécessaire – et partit dormir au bord de la mer.

_ La petite fille. Nécessité de sonorité enfantine, d'une simplicité toute naïve rappelant les douces rêveries de l'enfance. En plus c'est une petite fille, alors si possible une musique lascive, jolie et gentille.
_ rage et impatience. Il faut que ça pète quelquefois, que l'on ressente une tension, une attente. Et en même temps un certain ennui, une certaine lassitude.
_ passé toute la journée ensoleillée vers son papi et sa mamie. Pas forcément passionnant comme activité. Peut-être un petit charme désuet dans la chanson ne ferait pas de mal ?
_ ma chérie. De l'amour. Pas de haine, même si à cause des ancêtres notre jolie petite fille n'a pas pu se balader sur la plage.
_ Lorsqu'elle entendit ronfler. Une rupture durant la chanson serait la bienvenue. Un avant ronflement, un après scrabble. Deux parties donc. Et une fin apaisée, puisque finalement on a droit à un beau dodo sur le bord de mer.
_arbres oiseaux Mer. Quelques accords marins. Quelques écumes blanches entre deux notes. Mais aussi de la nature simple, couche de mousse et nid de brindilles.






Au bout d'une longue journée, la petite fille est enfin seule avec la mer. Des arômes explosent dans le ciel, alors que ses paupières se ferment. The Only moment we were alone, d'Explosion in the Sky, sur The Eart Is Not A Dead Cold Place. Banale montée en puissance, mais la recette mille fois appliquée par ce groupe marche toujours. Certes, on n’a pas beaucoup de mer. Mais on a de la rêverie, de l'innocence. Un changement de rythme vers la 7ème minute, une rage enfantine quant enfin les vieux sont aux lits.



Les arbres, la nature. Elle ne pense qu'à ca, elle n'a que ca en tête, In mind. Le post-rock canadien de Do Make Say Think à l'un de ses plus hauts niveaux, sur You, You're A history In Rust. Un petits air naturel et joviale. Ce n'est pas si ennuyant que ca les grands-parents, et puis finalement tout est bien qui finit bien, et après quelques ronflements la liberté s'offre à elle. L'outro en note de banjo correspond tout à fait au sommeil, mérité après une longue journée.



Elle doit bien avoir passée les 5/4 de sa journée à s'ennuyer, à rêvasser. Comme le montre Clogs sur Lantern, c'est un peu triste de ne pas profiter de la nature environnante. Mais juste un peu alors, puisque la chanson est à la fois mélancolique et porteuse d'un bonheur sous-jacent.



Notre jolie petite fille s'appelle Sarah. Et le groupe de rock instrumental The Samuel Jackson Five ( rien à voir avec les chevelus ) lui à composé une chanson, Song for Sarah. Des airs de berceuses, quand elle s'endort devant les longues conversation de grand-mère. Elle rêve naïvement, de courir en pleine nature, et finalement sa longue journée s'achève en paupières lourdes et son de vagues.



L'appel de la mer, en pleine Saison chinoise. La petite Sarah, tout en malice, se laisse guider par ce bruit. Elle se glisse doucement, en sautillant de ses petites pieds, loin des ronflements des grands-parents. Une jolie petit histoire, par le groupe de musiciens libres,euphoriques, et riche en chocolat, Chocolat Billy. Le premier album Mon père est ma mère est une véritable petit perle pour les gourmands friands de noix sonore enrobée de flux rock au lait. En plus c'est sur la magnifique label des Potagers natures.




Sarah Zorbic 2ème du nom, ou SZ2 pour les intimes. Battles, nouveau fer du lance du math-rock, nous conte son histoire. Comment au départ elle se pose des questions, s'ennuie dans se silence, ces multiples répétitions de mots doux, la lourdeur de la vieillesse. Toutefois, une mélodie d'idée germe dans sa tête, et dès les premiers bruits nasales elle s'enfuit de la maison. Sa journée prend alors un tout nouveau rythme. Le long de petites notes elles se balade en nature, sent les arômes paternels. Elle coure comme une folle, et tombe d'un seul coup, épuisée mais heureuse.



Zut, on s'est peut-être trompé. La petit fille s'appelle Caecilia ( ou est-ce son deuxième prenom ?). Endless summer, à propos de ces été sans fin, chef d'oeuvre de l'ambient électronique largement reconnu par Fennesz. La première écoute ressemble à un cauchemar, la deuxième un malaise, mais la dixième un orgasme. Il y a aussi A Year In a Minute, quand Caecilia attend devant le plateau les biscottes, et que chaque minute paraît une longue année loin des arbres. Heureusement au bout de 4 années et quelque vient la délivrance, qui sera suivie d'un long sommeil onirique.

Merci Liliane ! Merci Sarah Zorbic Caecilia !

1 commentaire:

  1. Aaaah... Je me souviens encore de notre après-midi à décortiquer le mystère Liliane, sous les yeux du pauvre Léon perdu. Elles sont belles ces lettres. Je suis content que tu aies finalement trouvé quoi en faire, c'est une superbe utilisation. Peut-être que quand on sera super-star avec tympon, on retrouvera Liliane. Qui sait?

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