15 mars 2011

Ethymologie introspective


Tympon c'est comme Tympan, c'est avec les oreilles, mais c'est Tympon. C'est comme Tapons, avec les doigts sur des touches, mais c'est Tympon. C'est comme Tintin le reporter, qui part à l'aventure journalistique, sans trop réfléchir, mais c'est Tympon. C'est comme le Pimpon de la sirène des pompiers, c'est bruyant et plein de couleurs, mais c'est Tympon. Tympon. Tympon.

Alors ça veut dire quoi Tympon ? 

Sur Tympon. On peut tymponer. C'est comme tamponner un document de son cachet, de sa vision, mais c'est tymponer. C'est comme syphoner un grand réservoir d'éléments noyés dans la masse, mais c'est tymponer. C'est comme tambouiller un joli plat de mots, de sons, mais c'est tymponer. C'est comme téléphoner en communiquant un savoir, racontant une histoire, mais c'est tymponer.

Alors ça parle de Musique.

Musique comme signifié, signifiant et référent.
Musique comme objets formés de sons, méta-concept méta-physique méta-réel.
Musique  comme vibrations de l'air que perçoivent nos tympans, notre corps en son entier.
Musique comme art, technique précise, savoir-faire, artisanat, passe-temps, hobby, labeur, création production, produit commercial, marchand et marchandisé.
Musique comme muse, source d'émotions, sensations, vibrations internes et non plus seulement externes.
Musique comme souvenir ancien, élément de la synesthésie, sens, eventail de sens tant abstrait que physique.
Musique comme porteuse d'horizons inconnus, manifestation mystique, d'épiphénomène à phénomène central de l'existence.

Ce qui passe dans les ascenseurs, sur le quai de la gare, au moment où le reveil sonne.

Celle que raconte les Légendaires Dirigeables, dans leur Rock'nd'Roll.
Celle dont m'a parlée le voisin, ce matin, alors que j'allais chercher mon courrier.
Celle que j'ai découverte, par un hasard impromptu, sur les rouleaux de la toile, ou au coin de la rue.
Celle  pour qui certain d'entre nous sont prêts à dépenser des milliards.
Celle qui trône sur le sommet de notre bibliothèque, dans les carton poussiéreux du grenier ou derrière la vitrine des musées.
Celle qui agitent ses mécanismes mystérieux devant notre nez.
Celle qui nous vous leur parle.

Alors quand on tympone, c'est la musique qui parle.
Alors elle parle musicalement.

Du mimèsis, pour imiter, palier la différence entre mots et notes, pour réunir les deux choses.
De l'ekphrasis, pour retranscrire, montrer qu'il y a littérature et musique, en même temps.
Du poésis, pour créer des tableaux de pixels colorés et rompre l'incapacité de produire de la musique avec les instruments usuels.
Du diégésis, pour raconter ce qui se passe en un milieu précis, sur la galette, dans l'oreille et le coeur.
De jeuis, pour s'amuser. Sinon on s'ennuie. Sinon c'est une torturis ridiculis.

Alors Tympon, ca veut dire tymponer, ça veut dire souffler dans un pipeau, ou déposer des coussins péteurs sous nos fesses endolories. Pour que l'épaisseur, le caractère moelleux, apaise nos derrières. Et que le bruit fulgurant du pet réveille les endormis.

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