20 mars 2011

Cris de saxophone


Un homme est là, seul, se dressant devant un monstre de cuivre. Et se lançant à l'assaut, il arrive à le manœuvrer, tel l'haltérophile soulevant du plomb à bout de bras.Tout commence par le chant des bateaux. Pas de mouettes, on est debout, on observe de toutes nos oreilles. On s'émerveille. Et les percussions viennent ajouter leur grain de sable à la plage. Les baleines font résonner leur chant joyeux. Elles nagent avec la souplesse contradictoire de leurs corps massifs. Les sirènes font entendre leur voix entêtantes. Mais il n'y a toujours qu'un seul instrument, qu'un seul homme sur le rivage.
Changement de décor. Quel monde était-ce? Quelle ville pouvait-ce être? Et les forçats hurlent derrière les barreaux pendant que des farfadets jouent leur musique démente. Il y avait ceux qui ne couraient pas, il y avait ceux qui ne connaissaient que le son de leur propre voix. Qui étaient-ce?
Mais le corniste est-il toujours seul? Il l'est. On n'en revient pas,  on l'observe incrédule. Il transpire et se bat. C'est un difficile rodéo contre un instrument qui n'avait jamais vraiment été dompté. Lui, il y arrive. L'issue est heureuse, on souffle, et on l'entend faire de même, bruyamment, dans quelques-uns de ses vingt microphones.


1 commentaire:

  1. Poum Tchak28 mars, 2011

    Impressionnant tout ce qu'on peux faire avec un bout de cuivre !

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