4 janvier 2010

Messe Satanique


Radikal Satan - Viento Del Este, Agua Como Peste 



Ça commence par un bruit de fond, sur le quai de l'enfer. Un petit banjo timide, gratté par de fébriles mains de squelettes. Contrebasse d'outre-tombe, appelant les puissances infernales.  Tout en douceur, la clarinette, l'accordéon, la boite au rythme, la guitare, s'ajoutent à la horde satanique. Oui, c'est bien de Satan dont il s'agit. Il passe par ici le temps d'un album, le temps d'un tango. Laissant derrière lui d'étranges échos de claviers, de petites voix torturées, après avoir enlevé son masque. Le démon loge à Paris depuis quelques années, sous la forme des deux frères argentins, les biens nommés César et Momo Amarante, accompagnés de leur suite. Ils dansent tranquillement devant nos oreilles, funambule mortuaire. Avance, à l'aide de cris étranges, parfois dissonants parfois malicieusement harmoniques, pour mieux nous séduire. En témoigne l'intermède au milieu de la troisième vague, Se Incedian, où l'on commence à apercevoir les premiers rituels nécromantiques. On assiste aux ébats d'une messe noire, à la vague suivante, Xpress Bontempi Kerosene. Le squelette tape machinalement sur le clavier harmonique, un chœur en fond, et le prêtre peut réaliser ses sacrifices aux dieux de la nuit. Et alors, il n'y a plus grand monde, seulement quelques personnages d'anciennes histoires tristes, ici pour nous hanter. Le piano chaotique, excite la mort et ses partisans. Ils seront là avant midi. Et nous susurrerons de doux mots à l'oreille, une fois dans notre linceul. De tristes statues se prennent la main, et dansent à notre enterrement. Mais la danse est interrompue par une noire apparition, un cortège de cercueils qui défile. Nous sommes entrainés à sa suite, la mort vient seule et repars accompagner. Nous sommes déjà loin de l'ancien monde. À la périphérie de l'enfer. Nos tortionnaires poussent des hurlements de joies. On nous somme d'avancer encore plus loin. Ne reste que des cendres. Les shamans indiens qui trainaient par là s'empressent de les récupérer, et font une dernière danse à leur manière.

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