1 août 2011

Jazz in Paris #3 - La revanche



Jamais un batteur n'aura autant attiré l'attention.
(et je ne dis pas ça parce que j'en suis un)

     Par son look déjà. Bien habillé, petit costard avec noeud papillon. Crâne à moitié rasé. Un coté avec des jolis motifs dessinés par la tondeuse. L'autre avec les cheveux rabattus et soigneusement plaqués. Une fine barbe qui parcourt sa mâchoire pour rejoindre sa (fine) moustache.
     Par son attitude. Tirage de langue. Mouvements secs de la tête pour accompagner les coups de baguette. Expressions faciales accompagnant la musique. 
     Par sa technique, même si à ce niveau ce n'est pas ça qui fera réellement la différence. Un jeu extrêmement puissant. Il frappait fort le bougre. On l'entendait bien (trop diront certains). Il a peut-être perdu sa baguette dès le début du concert, mais il n'a jamais perdu le rythme. Il en faisait parfois un poil trop, mais ce n'est certainement pas moi que ça gênera.
     Par son audace. Une chose est sûre : il n'avait pas peur de s'affirmer. C'est lui qui menait la troupe et assurait la structure de la musique (et pas simplement la structure rythmique). Sa façon de jouer et ses riffs extrêmement denses donnait un cachet très particulier aux différentes compositions.

Mais bien évidemment, ce n'est pas parce que je suis en train de louer le talent du batteur qu'il faut oublier les 2 autres membres du groupe (car c'est bel et bien un groupe, avec plusieurs personnes en son sein dont chacune à son importance). Le contrebassiste, et accessoirement "leader" (c'est lui qui parlait entre les chansons), avait des doigts hypnotiques qui parcouraient ces 4 cordes avec frénésie et précision. Le pianiste quant à lui se faisait plus discret mais contribuait fortement à l'ambiance qui se dégageait de chaque chanson. Pas de longues envolées noires et blanches mais surtout des accords bien plaqués et placés.

Bref, un des meilleurs concerts de Jazz qu'il m'ait été donné d'entendre cette année. Phronesis qu'ils s'appelaient. Un nom que je ne suis pas près d'oublier de si tôt (et encore moins avec leur album acheté 2 jours après...).

NB : ce qui est dit dans l'article ne correspond pas forcément à ce que vous entendrez. C'est là qu'est tout la différence entre un concert et un CD (on ne vous le répétera jamais assez).

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