D'abord le luthiste doit accorder sa guitare sur la fréquence du pianiste. Puis le crétin à la machine à écrire, doit la mettre en sourdine, en utilisant un stylo. Après, cela commence. Les glissements de guitare me font penser à la musique de Homme Mort, par le canadien fabuleux. J'ai entendu la musique hier, au casque. Je ne la reconnais pas. Ça s'appelle Cerisier Cerisier, en japonais.
Oh, ils changent. Ils s'en font une en Fa. C'est une note dans le trou, sur le manche de la gratte. Le guitariste n'aime pas les notes dans les trous. Plus joyeuse que la précédente. Il y a de belles répétitions, agréables lorsqu'elles viennent s'échouer au creux de l'oreille. Du swing surgit de temps à autre. Le Moooooooog rentre dans la danse. Il crie comme un gros champignon. Sans s'en apercevoir, ils ont repris Satisfaction des Pierres Roulantes. Les mêmes mots lancinants. Alors ils dévient, prennent la fuite. Je serais tenté d'aller moi aussi appuyer sur des touches blanches et noires. Mais ce soir, je reste sage, caché derrière ma plume silencieuse. Ils parviennent à revenir à la chorégraphie qui a précédé la douteuse reprise. Le piano est d'abord fluide, puis se change en martèlement, à contre faux temps.
Inversion d'instrument. De l'avantage d'être polygame. On veut du Fa profond, en trois temps, court et répété, 3 notes de basses. Difficile de garder le rythme, fatigué, les doigts clopinants. Finalement ça sera plus de trois notes. La cascade sonore vient ainsi plus facilement. Symphonie lancée. Quelques turbulences. Passage par toute les cordes en un mouvement de poignet. Une chose apparaît, elle disparaît. Talent fugace. Grand bâillement. Ils jouent avec un temps de décalage, en canon. Le guitariste dessine un Mi en boucle, derrière le pianiste construit. Après le guitariste s'évade, se libère des chaînes. A coup d'averses mélodiques. Mais le guitariste est épuisé. Pause.
Fin.
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